La recherche d’information, une expérience partagée par les élèves et les professeurs documentalistes ? Mise(s) en abyme. Une journée professionnelle de l’association des professeurs documentalistes (APDEN)

Copié collé d’un mail reçu de l’association : « L’A.P.D.E.N. Poitiers organise le mardi 12 mai 2020 à l’INSPE de Poitiers une journée professionnelle sur la thématique La recherche d’information, une expérience partagée par les élèves et les professeurs documentalistes ? Mise(s) en abyme

André Tricot

Titre : La recherche d’information, ça s’apprend, mais est-ce que ça s’enseigne ?

Les travaux dans le domaine de la recherche d’information (par exemple ceux de Nicole Boubée, Karine Aillerie ou Anne Cordier) montrent de façon cohérente que les adolescents la pratiquent tous différemment et de manières qui ont peu à voir avec ce qu’on leur a enseigné. Gilles Sahut a montré que la vérification des sources sur Wikipédia par des adolescents lors d’une tâche scolaire n’a pas grand-chose à voir avec ce qu’ils font lors d’une tâche de loisir. Pourquoi ? Je propose d’examiner un argument un peu extrême, celui de la théorie adaptative de la fouille d’information, de Peter Pirolli. Selon lui, la recherche d’information est une activité humaine fondamentale (comme la recherche de nourriture ou la résolution de problème). Nous réalisons cette activité depuis bien avant l’invention des documents ou de l’écriture. Nous avons évolué pour savoir faire cela, car c’est une condition de notre survie : quand nos connaissances sont insuffisantes nous savons que la recherche d’information est un des moyens de répondre. A quoi sert donc d’enseigner ce que les humains savent déjà faire ? Je proposerai que nous pouvons enseigner à prendre conscience, à faire délibérément, de façon contrôlée, organisée, mais aussi à faire d’une manière spécifique dans un contexte spécifique, ou avec un outil spécifique.

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André Tricot est professeur de psychologie cognitive à l’Université Paul Valéry Montpellier 3 et chercheur au sein du laboratoire Epsylon. Il s’intéresse aux relations entre les mémoires naturelles et artificielles. Il essaie de comprendre comment la conception d’une mémoire artificielle (un document) peut aider la mémoire naturelle au lieu de la surcharger. Les applications relèvent de l’ingénierie pédagogique, des interactions humain-machine, de l’ergonomie et de la sécurité des transports. »

Anne Cordier

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Anne Cordier est maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches en Sciences de l’Information et de la Communication à l’INSPÉ-Université de Rouen Normandie, où elle est notamment Chargée de Mission Numérique et Innovation et responsable du PédagoLab.

Membre de l’UMR CNRS 6590 ESO, et de l’OMNSH (Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines), elle développe des recherches dans le champ des cultures de l’information sur les pratiques informationnelles des acteurs et les imaginaires liés à l’information, aux outils et aux espaces informationnels, selon une perspective sociale et culturelle. Elle s’intéresse également aux modalités d’enseignement-apprentissage des objets et outils d’information-communication dans des contextes éducatifs pluriels.

Elle est l’auteure en 2015 d’un ouvrage paru chez C&F Editions intitulé Grandir connectés : Les adolescents et la recherche d’information.

« Titre : « Les bonnes cartes pour après » (Julie, 18 ans) – Parcours de formation à l’information et exigences informationnelles contemporaines

Pourquoi enseigner (encore) la recherche d’information à l’heure de l’accès facilité à l’information ? Comment enseigner (encore) la recherche d’information en prenant en compte les pratiques informationnelles juvéniles ?

Pour répondre à ces questions, je vous propose de sortir de l’évaluation à court terme des dispositifs de formation à l’information pour se pencher sur les parcours de formation à l’information tels que vécus et racontés par nos élèves du secondaire. Quel regard portent-ils sur les contenus mais aussi les méthodes de formation à l’information qu’ils ont éprouvées dans le cadre de leur scolarité secondaire ? Comment évaluent-ils la pertinence de ces formations à l’aune de leur expérience, académique, professionnelle mais aussi sociale, actuelle ?

Plus que jamais, donnons-leur la parole et écoutons-les nous raconter leurs expériences informationnelles éducatives ! Des récits riches d’enseignement pour faire émerger des pistes concrètes pour l’action sur les contenus et les modalités de formation à l’information-documentation. »

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